jeudi 12 juin 2008

Marchés et finance(3)



Woodruff: Sur la question des monnaies on vous considère un expert de haut niveau. On a même dit de vous que vous aviez casser la banque d'Angleterre dans les années 1990. D'après-vous, quel sera le destin du dollar? On a vu à date un certain déclin; les banques centrales devront-elles intervenir?


Soros: Nous approchons d'un point critique d'où les banques et puissances étrangères peuvent refuser de tenir des dollars. Puisqu'il n'y a aucune alternative les banques centrales vont vers un éventail d'autres monnaies; mais il y a aussi une tendance à délaisser ces monnaies. Donc les pays à gros surplus - Abu Dhabi, la Chine, la Norvège, l'Arabie Saoudite par exemple - tous ont créé de fonds de richesses étrangères, des fonds étatiques d'investissement gérés par des banques centrales qui diversifient leurs porte-feuilles d'avoirs monétaires à la faveur d'avoirs réels. C'est une des tendances fortes actuelles et ces fonds connaissent une importante croissance. Bien sûr, ils sont moins aggressif que les fonds d'investissements privés, mais ils vont finir par valoir un multiple cinq de la valeur des fonds privés actuels au cours des vingt prochaines années.


Woodruff: Jusqu'où le dollar peut-il descendre?


soros: Je l'ignore. J'observe bien la tendance, mais je n'ai aucune idée des bornes, et ne sais pas quand il pourrait se produire quelque chose pour inverser la situation. Si l'économie se stabilise, les monnaies le feront aussi.


Woodruff: Peu de gens conaissent les fonds d'investissement à risque mieux que vous. Votre fonds propre connaît un vif succès. Devrait-on mieux réglementer ce type d'instrument à Washington?


Soros: Je serais d'accord pour une plus grande réglementation pour ce type de fond comme pour le reste. En d'autres termes, il faut contraindre les opérations lévier - le crédit obtenu pour fin d'investissment - quelque part. Une utilization désordonnée de lévier donne source au problème actuel. Et il y a des fonds à risque qui se sont servis de léviers à excès et d'autre qui ont fait faillite. Il faut une régulation de l'importance du lévier permis. Et d'après moi cette régulation devrait s'opérer au niveau des banques. Donc, les réserves requises des banques - les montants d'argent qu'elles devraient détenir en réserve - devraient s'ensuivre du niveau de risque encouru par leurs clients. Des fonds à risques qui se servent des provisions de lévier devraient être reconnues comme des entreprises de haut risque; et les banques pourraient leur refuser du financement à l'occasion.


Woodruff; On parle ici régulation. Cela empêcherait-il ces fonds d'être les gros joueurs qu'ils sont actuellement?

Soros: Oui, en effet, il y a eu une utilisation excessive du crédit que nous devons freiner. Nous sommes en une période de retour aux valeurs réelles, et je suis d'avis que, dans le futur, une telle situation ne devrait pouvoir se reproduire.

Woodruff: Vous écrivez, "C'est la fin d'une époque". A la fin de la crise du crédit actuel, les Etats-Unis seront-ils toujours les leaders de l'économie mondiale?

Soros: Pas du tout. C'est une questioin ouverte. Et nous voila dans une période d'incertitude générale et de troubles à cause d'un replis généralisé des monnaies, qui s'est manifesté dans la bulle des avoir que nous connaissons. Le prix de l'or n'a pas atteint son plus haut niveau. Ce qui ressortira de ces troubles reste à voir. Il faudra sans doute refaire l'architecture financière mondiale parce qu'il est générallement admis que le poids des divers pays a changé. la Chine est devenue plus importante ainsi que l'inde, et ainsi de suite. J'ignore tout du nouveau système à mettre en place.

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