Woodruff: Vous êtes d'avis que la crise de l'immobilier va empirer. Serait-il possible, d'après vous, pour le gouvernement de créer une agence ou un trust capable d'acheter ces hypothèques?
Soros: Je suis d'avis qu'il faudra endiguer le déclin parce que ce dernier, d'après moi, sera plus rapide et important que prévu. En février dernier, le taux de déclin dans les prix immobiliers se chiffrait à 25% par année, donc il accélère. Maintenant, la reprise de propriétés va ajouter un grand nombre de demeures sur le marché parce que l'apport annuel de nouvelles maisons construites s'élève à environ 600 000. Il y a peut-être 6 million d'hypothèques sub-primes en jeu, dont 40 % devrait passer à défaut dans les deux prochaines années. A celles-ci s'ajoutent les hypothèques à taux mobile et autres prêts non-fixes.
La crise des hypothèques à frais ajustables sera semblable à celle des sub-primes. Ce qui représente un 5 million de prêts à défaut supplémentaires sur quelques années. Maintenant, il faut un certain temps avant de compléter une reprise. Donc actuellement il n'y a peut-être que 10 000 ou 20 000 demeures venant s'ajouter à l'offre immobilière. Mais cela va s'aggraver. Ce qui veur dire que la notion que l'économie pourrait reprendre dans les prochains six mois est irréaliste.
Woodruff: Tout cela peut durer combien de temps?
Soros: Cela dépendra de quand les autorités s'en mêleront. Il faut garger les gens dans leurs maisons autant que possible pour empêcher l' inondation le marché. Il est désirable d'arrêter un déclin des prix dans l'immobilier, mais il y a aussi besoin d'éviter la souffrance des particuliers et la brisure sociale car tout ceci sera très très sévère. Certains endroits connaissent déjà des problèmes et cela va de mal en pis. Donc, il va falloir agir mais cela me surprendrait au cours de l'Administration actuelle.
Woodruff: Vous avez proposé que la Federal Reserve agisse pour faciliter l'action de J.P.Morgan en faveur de Bear Stearns et ainsi éviter une pire catastrophe. Vous avez aussi mentionner qu'une telle action, de la part de la Fed, comportait des risques. Est-ce trop demander de la part de la Fed?
Soros: C'est à eux de le faire, risqué ou pas; Ce n'est finalement pas si pire. Mais voilà leur mission, sauver le système en temps de danger. Maintenant parce qu'ils sont responsables devrait aussi les rendre passibles d'arrêter la croissance de bulles sur kla valeur des avoirs. Et voilà une tâche non reconnue. Greenspan a déjà fait remarquer "l'exhubérance manique" du marché. Cette notion fut mal reçue. Et il est générallement acquis que la Fed se pré-occupe de l'inflation dans les prix courants mais non dans les valeurs chiffrées. Je propose qu'un contrôle doit s'exercer sur les valeurs avec objectif de prévenir les bulles car ces dernières sont si fréquentes.
Woodruff: C'est là beaucoup plus que ne le fait la Fed actuellement.
Soros: C'est aller plus loin. C'est reconnaître que le contrôle de l'argent n'équivaut pas au contrôle du crédit. l'argent et le crédit ne sont pas la même chose. La docrine monétariste reste inadéquate. Alors il faut prendre en considération la facilité du crédit. Si cela devient trop laxe - si l'emprunteur peur obtenir de larges sommes sans sécurité adéquate - il faut vraiment fixer des marges pour de tels prêts ainsi que les décourager.
(à suivre)
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