mercredi 31 juillet 2013

Saks

source: The New Yorker


The End of Saks Fifth Avenue as We Knew It
auteur: Amy Merrick

traduction GrosseFille


Saks F.A. n'est plus le même
À l'ouverture du magasin Saks Fifth Avenue, entre la quarante-neuvième et cinquantième rue, le 15 septembre 1924, les dames se bousculaient en manteaux de fourrure et colliers de perles. Le premier achat fût un chapeau haut de forme soie, que l'on fit parvenir au président Coolidge. Les années vingt comblaient une nation éreintée de sacrifices, et les consommateurs bien nantis ne demandaient qu'à dépenser. Vint ensuite la Crise. En 1931, Saks offrait ses manteaux de fourrure à rabais. La danse folle était finie.

Voilà qu'aujourd'hui le scénario se répète, mais cette fois-ci les jours fastes ne reviendront plus. La récession sévère a clôturé un autre boom, dans le détail de luxe, là où Saks postait des gains pour ses ventes en doubles chiffres. L'annonce lundi, de la vente de Saks au détaillant canadien Hudson's Bay semble présager la fin d'une époque.

Saks, qui a tendance à changer de mains tous les dix ou vingt ans, fût longtemps un palace d'élégance veloutée - le genre de magasin, pour citer Fitzgerald du Grand Gatsby, prometteur 'd'un monde ancré solidement sur l'aile d'une fée'. Adam Gimbel, président de Saks en 1926, se tourna au style Art Moderne de l'Exposition de Paris pour la décoration du magasin, y compris sofas pouffeux et moulures détaillées. On vit l'épouse de se dernier,Sophie, designer, sur la couverture du Times et les dames se présentaient au Salon Moderne pour des défilés privés et des robes cousues à la main. On y coupait les cheveux desclientes à la mode courte et on y offrait des cours de ski et de golfe - sur place - avec instructeurs professionels.

Plus tard, Saks ouvrira des succursales à Palm Beah, Chicago, Miami, Beverly Hills et autres,donnant accès au vécu Fifth Avenue. Le salon de la chaussure de Saks devint si mimportant que l'on y octroyat son propre code postal, 10022-SHOE.

Saks prit de l'ampleur, et la façon d'y faire des achats évolua vers le consommateur, du sein de son petit espace de bureau, latte Starbucks à la main pour une tournée des sites shopping.Les détaillants migrèrent vers des stratégies d'élaboration des prix algorithmiques - sur le modèle de la vente des sièges d'avion - et les gens comprirent assez tôt que l'on gagnait à attendre l'aubaine, même sur un item de luxe.

Afin de se payer Saks, la Hudson's Bay (chaîne stylée à son tour, qui débuta commecommerçant de fourrure en 1670) a passé l'accord à seize dollars l'action, pour trois milliards dette comprise, une prime de trente-deux pourcent sur la valeur de l'action, avant même que des rumeurs de fusion ne fassent surface. Pour le directeur de la Hudsdon's Bay, Richard Baker, cette entente offre la possibilité de créer des Saks au Canada, là où la compétition pour le marché luxe est moindre. Baker, un investisseur immobilier de grande expérience, s'est déjà offert la chaîne haut de gamme moyenne Lord and Taylor en 2006, pour ensuite procéder à raffler Hudson's Bay, et avance qu'il compte former un trust immobilier pour gérer l'adresse de prestige du Saks New Yorkais.

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