jeudi 30 novembre 2017

Faux

La façon de penser les choses marquante de l'ère nucléaire
aura donc revêtu une forme évolutive de 'certitudose':
on veut non seulement des armes de destruction massive,
mais aussi la certitude de pouvoir anéantir l'ennemi. Et,
bien sûr, la phase MAD (mutual assured destruction) se voit
éventuellement dépassée, en partie par la technologie mais
aussi en vertu d'un petit élément imprévu: l'ennemi qui se
pense déjà dans l'engrainage. Car c'est bien cela la particularité
de la Corée du Nord comme adversaire. On s'y réclame d'une Asie
qui a déjà connu le nucléaire aux mains des ÉUA. C'est faux, mais
ça cartonne!!

Il y a quand même du grossier mensonge de toute part. Pendant
que les peuples se remettaient tranquilement de la terreur du nucléaire,
et que les pays chefs des deux grands blocs semblaient réduire leur armement
respectif, il n'en était rien. Les bombes actuelles - dix fois moins nombreuses
qu'au pire de la guerre froide - seraient autrement plus meurtières. On peut les
programmer, à partir d'une fraction de la puissance d'Hiroshima vers la pire Bomba
à hydrogène.

Et voilà que l'on perd la mémoire; car la phase de MAD reposait sur une
mémoire de l'horreur totale d'Hiroshima, qui hantait le discours politique mais
aussi le cinéma et les arts et même l'architecture. Je ressens toujours un
certain malaise en me promenant à l'intérieur du Métro de Montréal et
de la ville sousterraine; on a construit ce métro en pleine guerre froide, je lisais
à l'époque de la Science -Fiction bourrée d'apocalypse et d'invraisemblable pour
essayer de dominer le monde qui se forgeait.

                                *     *     *
S'ensuivit la guerre du Vietnam, que l'Amérique a connu par la télé. Je suis boomer,
née en 1949. Donc après la guerre, mais aussi avant la paix. Je pensais - sans le dire -
qu'il y avait sûrement du racisme dans Hiroshima. On voulait éviter d'inutiles
pertes de vie, mais on s'est servi de l'arme ultime. My team did that!!

La guerre du Vietnam a vu l'Amérique déchirée entre on continue et on arrête.
Une guerre de désespoir  que les Viets-Congs devaient gagner. L'Amérique en bad
cop a défendu l'ordre économique; mais c'est l'Angleterre qui avait tout colonisé,
et on se rappele que l'Asie avait quand même voulu faire affaire pendant des siècles
avec une Europe balbutiante.

Autre façon d'exprimer le dilemne actuel: si on a déjà
connu des ennemis territoriaux ( les deux gueres mondiales), et puis
idéologiques ( la guerre froide), on vivrait aujourd'hui l'ennemi
technologique( qui a l'armement meurtier). Ce qui laisse présager
des jours sombres aux générations à venir.

La Paix, bordel;  on en rêve...

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