lundi 24 février 2014

Shakespearean


Pour qui voudrait apprécier le génie de William Shakespeare, même si
l’anglais n’est pas sa langue, et malgré la distance qui nous sépare de
la Renaissance, un moyen certain serait d’aller vers le Sonnets, petits
textes amoureux d’un grand charme. L’enseignement de Shakespeare les
ignore souvent, au profit des oeuvres théâtrales tonitruantes ou des
comédies romantiques qui ont fait le genre. C’est bien dommage; moi, ça
me plaît. Voici la Sonnet 27, tirée plus ou moins au hasard:

XXVII
  Weary with toil, I haste me to my bed,
  The dear respose for limbs with travel tir'd;
  But then begins a journey in my head
  To work my mind, when body's work's expired:
  For then my thoughts—from far where I abide—
  Intend a zealous pilgrimage to thee,
  And keep my drooping eyelids open wide,
  Looking on darkness which the blind do see:
  Save that my soul's imaginary sight
  Presents thy shadow to my sightless view,
  Which, like a jewel (hung in ghastly night,
  Makes black night beauteous, and her old face new.
    Lo! thus, by day my limbs, by night my mind,
    For thee, and for myself, no quiet find.


Si le sens du texte est clair, reste à en remarquer les aspects formels.
De quatorze ligne, l’accord des terminaisons se fait en a-b-a-b, c-d-c-d, e-f-e-f, g-g.
Le rythme se fait en cinq temps, faible-fort. Et la ligne 9 introduit une
volta ie une résolution, à la probématique établie dans les huits
premières lignes.

Donc notre poête serait amoureux, ou tout au moins évoquerait le sentiment.


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