lundi 22 janvier 2018

Net N

Le débat sur la Net Neutrality ne m'inquiète pas tellement;
mais je pourrais bien le regretter. Se retrouver avec du prédigérer
indigeste - un peu le drame de la télévision - et rien d'autres, ce n'est
pas réjouissant. Les problèmes du financement de l'infrastructure du Web
sont bien réels, mais il faut que le tout soit revu par des autorités
compétentes sur le fond; et c'est peut-être là la faiblesse.

La diversité actuelle à la télé produit quand même des trucs intéressants.
Ce qui me plaît; ça se retrouve sur YouTube, au plus grand bonheur des
internautes. On peut se fier, in fine, sur le gros bon sens des internautes
en communauté. Bien!! Les films qui valent la peine se font porter sur le site -
même si ce n'est que pour un court moment - et on respire. On finit
par voir des films Russes et du k-pop Koréens, on apprend le Mandarin, y'a des
trucs drôles qui échappent à la censure, les fanatiques du fitness mangent des
beignes. Bravo. Cet aspect Wild West du net est indispensable. Je m'attendais,
au début, à trouver des répetoires de musique classique et de films 1940.
Pas du tout ça; et c'est une libération. Et mes compétences en maths ont
fait un bond gigantesque.

Pour plusieurs, le Web comme gagne-pain pourrait s'améliorer. Mais les
solutions à ce dernier problème peuvent venir d'ailleurs...


                                           *    *     *
Le film de Mikhail Sokourov de l'Arche russe (2002) vaut d'être vu. C'est une ballade dans
le musée de l'Ermitage à Saint-Petersburg menée par le Marquis de Custine  -
demi-homme de lettres, moqué par Heinrich Heine - en dialogue avec la voix du réalisateur
du film et l'on a droit à des commentaires sur les oeuvres mais aussi des passages dans
divers moments de l'histoire Russe, grâce à la présence de 3000 acteurs et figurants.

J'étais triste de ne pouvoir apprécier le film sur un écran de cinéma: l'Ermitage est un
des grands musées du monde et possède des trésors d'art venus d'Italie que l'on ne verra jamais
en personne. Mais le film lui-même n'a peut-être pas son public. Filmé d'un trait
sur une caméra numérique, à la manière d'une cat video, il appartient aussi
au monde du Web. (On se souviendra que Le Cuirassé Potemkin avait introduit le montage
au cinéma en 1925).

Et la scène de danse de la fin a grandement réjoui la musicienne en moi. Sur une musique
de Glinka exécutée avec la verve que seuls les Russes savent rendre, on peut voir et entendre,
finalement, ce qu'était une Mazurka: une danse sautillante, avec élimination progressive des
couples qui se trompent, car on accélère à chaque tour. Et Custine qui se présente
à sa nouvelle partenaire en mentionnant qu'il est du Gémeaux (il était un homosexuel
connu, qui aimait 'véritablement' sa femme)...J'en ai les larmes aux yeux.


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