jeudi 18 octobre 2018

Migrations

Impressionnant ce cortège de quelque 4 000 personnes - d'aspect familial  -
qui se dirige actuellement d'Amérique Centrale vers les États-Unis.
Un reportage du CBC nous informe ces gens fuient surtout la violence
des gangs. Les jeunes garçons y voient leur seul débouché, et les jeunes femmes
deviennent esclaves sexuelles à partir de douze ans.

Petit élément saoulant, les pays d'Amérique Centrale se plaignent du fait que
les États-Unis retournent les éléments  criminels chez eux, avec leur politique
d'immigration plus stricte !?

vendredi 12 octobre 2018

Warmer


Ce qui aura rendu l'ouragan Michael si dévastateur
revient à un intensification rapide des vents à l'approche
de la côte Américaine. Les eaux étaient de 1 à 2 degrés
Celsius plus chaudes que la normale pour ce temps-ci
de l'année. Cela reste à surveiller pour les années à
venir...

https://www.msn.com/en-us/news/us/here’s-why-hurricanes-are-rapidly-exploding-in-strength/ar-BBOg8sP?li=BBnbcA1&ocid=spartandhp

vendredi 5 octobre 2018

Le Long Read

Qui de ma génération ne l'a pas pensé: le gonflement du secteur
financier crée un nouveau type de prise de profit sur l'entreprise.
Par contre, je ne suis par si certaine de l'utilité de tout comparer
à l'ère de l'après-guerre, car on ne peut plus retourner à la
simplicité de la vie à cette époque.

Une petite lecture: le Long Read du Guardian, UK.


https://www.theguardian.com/news/2018/oct/05/the-finance-curse-how-the-outsized-power-of-the-city-of-london-makes-britain-poorer

                                            *     *     *

source: the Guardian
auteur: Nicholas Shaxson
traduction: GrosseFille

À LIRE

La malédiction financière: comment le pouvoir disproportionné de la Cité de Londres appauvrit la Grande Bretagne


On acclame les secteur financier joyau de l’économie du Royaume-Uni. Mais son épanouissement entraîne le déclin des autres secteurs.


Au cours des années 1990s, j’oeuvrais comme correspondant pour Reuters
et le Financial Times à Angola, pays riche en pétrole et diamants déchiré
par une guerre civile meurtrière. Tout Occidental en visite me posait une version
de la même question: comment cela se faisait-il qu’un pays de si grande richesse 
minérale puisse présenter une telle pauvreté?

De une se trouvait la corruption: une élite portée sur le homard et le champagne
s’enrichissait dans la capitale tandis que les pauvres s’entretuaient dans des
contrées poussiéreuses. De deux, les industries du pétrole et du diamant
servaient à financer la guerre. Mais il y avait plus.

Et oui, il se passait autre chose. À cette période, les experts en économies
travaillaient à théoriser sur les pays tel l’Angola. On appelait cela la malédiction
des ressources naturelles.

Les universitaires avaient démontré que plusieurs pays avec une abondance
de ressources naturelles semblaient souffrir de croissance économique au ralentit,
plus de corruption, plus de politique à caractère autoritaire et plus de pauvreté
que leurs confrères moins bien nantis.-(Certains pays riches en minéraux, dont 
la Norvège, s’en échappaient quand même.) À noter, cette piètre performance 
n’était pas tout simplement dû à la présence de bandits à grand pouvoir qui volaient 
l’argent pour tout sauvegarder en délocalisé, quoique cela se faisait. L’idée surprenante 
revenait au fait que tout cet argent émanant des ressources naturelles pouvait 
appauvrir encore plus le peuple que si ces richesses n’étaient pas mises en jeu. 
Plus d’argent appauvrit: voilà pourquoi la malédiction des ressources naturelles 
prend aussi l’appellation du paradoxe de la richesse.

Dans les années 1990s, John Christensen s’est retrouvé conseiller en fonction
pour le paradis fiscal britannique de l’île de Jersey. Pendant que j’écrivais sur la 
malédiction des ressources en Angola, lui faisait ses leçons, et remarquait de
nombreux parallèles avec la situation sur Jersey. Un énorme secteur financier 
sur la petite île transformait une minorité visible en gens grandement 
riches, et en même temps, les Jerseyfolk s’appauvrissaient. Mais il remarquait autre 
chose: le même phénomène commençait à se produire en Grande Bretagne. 
Par conséquent, Christensen a quitté le Jersey pour se vouer au Tax Justice Network
En 2007, il me contacte et nous commençons l’étude de ce que nous avons baptisé 
la malédiction financière.

Cela peut sembler bizarre de comparer l’Angola déchirée par la guerre avec
le Royaume-Uni d’aujourd’hui, mais il se trouve que la malédiction financière
est plus ressemblante avec la malédiction des ressources que prévu. En partant, 
dans les deux cas le secteur dominant siphonne les gens de forte éducation
à la perte d’autres secteurs économiques, gouvernement, le privé et les médias,
vers les hauts salaires des emplois dans le pétrole ou la finance. ‘La finance
achète littéralement les scientifiques de fusée de l’industrie satellite,’ pour
citer une étude marquante sur les effets néfastes de la finance sur la croissance.
‘Des gens qui auraient pu devenir des scientifiques, qui jadis auraient rêver
de s’attaquer au cancer ou rejoindre Mars, aujourd’hui s’engouent pour les postes
de managers de fonds spéculatifs.’

Considérant l’Angola, les entrées en cascade de richesse liée au pétrole
ont fait grimper les prix localement, du logement en passant par la coiffure.
Cet environnement de prix élevés a ensuite créé une autre vague destructive 
pour l’industrie locale et  l’agriculture, devenus incapables de subir la
compétition des biens importés. De même, des entrées d’argent vers la Cité
de Londres ( ainsi que l’argent créé à Londres même) ont fait connaître un
sors similaire aux prix de l’immobilier local et autres prix, rendant ainsi la vie dure 
aux exportateurs du Royaume-Unis en compétition avec d’autres économies.

Les hauts et les bas du pétrole ont décimé l‘Angola. La construction de toute part
dans les bons moments marquait Luanda, mais on ne voyait que du jamais-achevé 
dans les mauvais. Un endettement massive dans les hauts mais une accumulation
de mauvaises dettes dans les mauvais empiraient les choses. Dans le cas de
la Grande-Bretagne, les hauts et les bas de la finance sont imprévisibles et 
peuvent avoir maintes causes. Mais à l’instar des booms du pétrole, dans  
les hauts le secteur dominant porte dommage aux secteurs alternatifs, et dans 
les mauvais, on s’en remet difficilement.

Bien entendu, la Cité annonce haut et fort sa contribution à l’économie de la
Grande-Bretagne: 360,000 emplois dans le bancaire, 31 milliards en livres
sterling de revenus nets de taxation et, de surcroît, un surplus de 60 milliards aux 
comptes du commerce pour le secteur financier. Les chiffres officiels pour 2017
démontrent que le Londonien moyen aura payé 3,070 livres de plus au fisc
qu’il n’aura reçu en services, tandis que dans les régions les plus pauvres, c’est
l’inverse. Au dire de Chris Giles du Financial Times,  Londres considéré comme
un état-nation chiffrerait un surplus budgétaire de 7% du PIB, mieux que la Norvège. 
‘Londres fait vivre le royaume-Unis,’ avance-t-il. ‘Mettrez son économie en danger
et les finances publiques sont touchées.’

La notion que la Cité porte à mal l’économie de la Grande-Bretagne peut
paraître ridicule. Mais à la lumière de la recherche, nous savons que tout cet 
argent en tourbillon dans notre secteur financier sur-dimensionné nous rendrait
plus pauvres collectivement. Plus nous avons orienté l’économie pour servir
la finance, d’autres secteurs ont dû peiner pour survivre à l’ombre, comme des 
graines privées de lumière et d’eau au voisinage d’un immense arbre invasif à 
racines robustes. Des générations de chefs de gouvernement de Margaret Thatcher
à Tony Blair à Theresa May ont tous cru en la cité, qui devait être mise en priorité, 
gâtée et protégée. Mais l’analyse dite de la malédiction financière présente la
trop importante Cité en oiseau d’une différente espèce: un coucou au sein nid,
qui prend trop de place.


Nous avons tous besoin de services financiers. Nous en avons besoin afin
de payer nos comptes, nous aider à préparer notre retraite, diriger nos économies 
vers des entreprises qui puissent investir, se prémunir contre divers calamités qui 
peuvent survenir, et aussi parfois pour permettre à des spéculateurs d’identifier
de nouvelles sources d’opportunité. Nous avons besoin de services financiers -
mais ceci ne nous renseigne pas sur l’ampleur que devrait prendre le secteur ou
quels rôles devront se définir.

Un corpus en expansion de recherche en économie confirme que, dès que le 
secteur financier dépasse sa taille optimale et ses rôles utiles, ce dernier commence à 
nuire à son pays hôte. Le dégât le plus évident serait une crise financière - y compris celle
dont nous peinons toujours à nous remettre dix ans plus tard. Mais le problème
date de bien avant, avec un terrible profil. Il y a longtemps, notre secteur financier
sur-dimensionné a tout doucement abandonné le soutien à la création de richesse, pour
plutôt l’extraire d’autres secteurs de l’économie. Pour arriver à ses fins, on a refaçonné
les lois, règlements, thinktanks et même notre culture afin qu’ils puissent soutenir cette 
approche. Les résultats cumulent une croissance moins forte, une inégalité plus
prononcée, des marchés victimes de distorsions, une criminalité galopante, le vidange
des secteurs d’activités alternatifs et plus.

Des études récentes présentent une première passe sur l’étendue des dommages à
la Grande-Bretagne. D’après un article récent signé Andrew Baker de Sheffield 
University, Gerald Epstein de University of Massachsetts Amherst et Juan Montecino 
de Columbia University, une trop importante Cité de Londres serait responsable d’une
perte cumulative de 4.5 trillions de livres anglaises sur l’économie de la Grande-Bretagne 
entre 1995-2015. Ceci représente environ deux ans et demie de production économique, 
ou 170,000 livres pour chaque foyer anglais. Les prétentions d’emplois et
de bénéfices en impôts de la part de la Cité s’envolent devant de tels, plus importants, 
dégâts.

Cette estimation regroupe deux nombres. En premier lieu, 1.8 trillions de pertes
en activité économique causé par la crise financière globale depuis 2007 ( un chiffre 
comparable avec l’éventail proposé par Andrew Haldane de la Bank of England il y a 
quelques années.)  En second lieu, 2.7 trillions en coûts liés à ‘la mauvaise affectation 
des ressources’ - ce qui se passe quand un secteur financier puissant se voit détourné
de ses fonctions utiles (telles que convertir nos économies en investissement) plutôt vers 
des activités qui déforment le reste de l’économie et y retire ses richesses. 
Le calcul de tels coûts se base sur un modèle international de recherche accepté
à l’effet qu’un secteur financier serait optimal quand les crédits au secteur privé 
atteignent 90-100% du PIB, pour ensuite retenir la croissance quand la finance 
croît au-delà. La Grande-Bretagne a dépassé ce stage optimal il y a bien longtemps, 
avec une moyenne d’à peu près 160% sur le baromètre de crédit sur PIB entre 
1995-2016.

Donc, on ajoute ce 2.7 trillions au 1.8 trillions, avec soucis de déceler des 
chevauchements ou doublons, pour arriver à 4.5 trillions. Nous voyons là
ce que les Britanniques auraient pu percevoir de PIB additionnel avec une Cité
plus modeste, et au service de ses fonctions traditionnelles. ( On aura omis une 
troisième catégorie valant 700 milliards de ‘profits excessifs’ et ‘rémunérations 
excessives’ aux employés de la finance, afin d’offrir une vue d’ensemble plus 
conservatrice.)

De quoi s’agit-il dans la rubrique ‘mauvaise affectation de ressources?’ il y a
plusieurs possibilités. En exemple, il serait raisonnable de penser qu’un énorme 
secteur financier offrirait une fontaine d’investissements pour les autres secteurs 
de l’économie, mais nous avons précisément la situation contraire. Il y a un siècle, 
80% des prêts consentis par les banques allaient aux entreprises pour de véritables 
investissements. De nos jours, moins de 4% des prêts d’affaire vont aux usines - 
par contre, les institutions financières se prêtent des fonds entre elles, ou pour 
l’immobilier privé et commercial.

Les taux d’investissement dans le secteur non-financier de la Grande-Bretagne 
depuis 1997 se classent les plus bas de l’OCDE, un club auquel appartiennent 
le Mexique, le Chili et la Turquie. En même temps, a l’intérieur de l’économie 
anglaise supposément basse en taxation et munie de haute finance, la productivité  
du travail se chiffre de 20 à 25 pour cent plus bas que les pays de haute taxation 
Allemagne ou France. Les ressources sont mal affectées car la finance opère comme 
une fin en-soi:  à la dérive et dépourvue d’ancrage sur  l’économie réelle et les gens 
et entreprises qu’elle devrait servir. Imaginons que la business du téléphone 
devienne magiquement très profitable, et le téléphone porte ombrage à tout autre 
secteur de l’économie - mais nos coups de fils restent grésillants, chers et peu fiables. 
Nous saurions en conclure que notre secteur téléphonique, trop important, était 
devenu un fardeau, et non un atout de l’économie, et que tous ces riches du téléphone 
présentaient un symptome de maladie économique, et non de dynamisme. Mais 
avec tous un chacun éblouit par notre secteur financier de haut voltage planétaire,
ce terrible problème avec la Cité semble passer inaperçu.


Il y a un demi-siècle, on s’attendait des corporations que non seulement elles réalisent 
des profits, mais elles se devaient aussi de servir les employés, les collectivités et la
société. La taxation pouvait être élevée ( taux de taxation de plus de 90%
au haut de l’échelle durant plusieurs années après la Seconde Guerre Mondiale)
et la circulation d’argent par delà les frontières faisait l’objet de contraintes, 
au raisonnement que si la commerce était un bien, las finance spéculative hors-frontière
serait dangereuse. L’économiste John Maynard Keynes, qui a participé à 
l’élaboration du système financier global connu sous le nom de Bretton Woods, 
qui contraignait la finance trans-frontière fortement, savait que cela était 
nécessaire pour protéger les citoyens. ‘Que les biens soient d’origine là où ce 
serait raisonnable et pratique’ il déclara fortement. ‘Surtout, que la finance soit 
avant tout locale.’ La croissance économique la plus rapide fût l’affaire des 
vingt-cinq années de l’après-guerre immédiate, accompagnée d’une suppression 
sans pitié de la finance.

À partir des années 1970s, la finance s’est libérée de ces controles, les taxes 
furent coupées et de large pans de l’économie privatisés. Et nos entreprises 
connurent une transformation dramatique: on a réduit leur raison d’être, à 
force de déplacements idéologiques et de changements apportés aux lois et 
règlements, pour atteindre qu’une pré-occupation centrale celle de maximiser 
le rendement aux actionnaires, les propriétaires de compagnies. Les managers ont 
ensuite découvert que la meilleure façon de maximiser la richesse ne passerait 
pas par de meilleurs produits ou médicaments, mais par le truchement de la finance, 
en allant chercher encore plus de profits là où cela allait déjà assez bien. On 
se fout du bien-être social. Durant cette transformation, les inégalités sont devenues 
plus prononcées, les crises financières plus fréquentes et la croissance a chuté,
pendant que les cadres portaient attention à l’accessoire. Nous voilà à nouveau 
confrontés à un phénomène de mauvaise affectation, mais le terme plus précis 
pour cette transformation du modèle d’affaire et le tournant vers la finance se 
nomme ‘financiarisation’.

La meilleure définition du terme nous vient de l’économiste américain Gerald 
Epstein, un des auteurs de l’étude citée plus haut: la financiarisation revient à 
‘le gain en importance de la motivation financière, des marchés financiers, des 
acteurs financiers et des institutions financières dans l’opération des économies 
domestique et internationale’. En d’autres mots, il ne s’agit non seulement que 
les institutions financières et de crédit grossissent en importance depuis les années 
1970s, mais aussi du fait que de plus en plus de compagnies ordinaires telles que 
les brasseurs, les groupements média ou encore les vendeurs de tickets du 
rail en-ligne se voient, finalement, fianaciarisées, pour en extraire le maximum 
possible de gains pour leurs propriétaires.

Examinons les pratiques des sociétés financières privées, à titre d’exemple. 
Typiquement, on achète une compagnie solide pour ensuite appliquer une ingénierie
qui sert à tordre tous ses parties intéressées l’une après l’autre. La compagnie est 
appelée à passer par des paradis fiscaux, au dam des contribuables. Ils peuvent 
aussi réduire les salaires et les fonds de pension, ou introduire des délais à payer 
les fournisseurs. ils peuvent aussi acheter plusieurs compagnies afin de dominer 
une petite part de marché, pour ensuite exploiter le consommateur avec des profits 
dignes de monopoles. Ils s’en prennent aux fonds de pension qui les accompagnent 
avec des coûts cachés. Et ainsi de suite.

Ensuite, forts des entrées en argent de telles pratiques, ils empruntent sur la compagnie 
et se paient d’énormes ‘dividendes spéciales’ des argents reçues. Si la compagnie, 
maintenant endettées, fait faillite, le pouvoir de la dite ‘responsabilité limitée’ veut dire
que ces titans de l’investissement ne seront responsables que pour l’infime partie
d’équité investie à l’origine - souvent que 2% de la valeur de la compagnie ainsi ciblée.
Bien sûr, les sociétés de financement privée rendent parfois certaines compagnies 
plus performantes, et créent donc de la richesse, mais cela reste un sport mineur en 
comparaison avec l’extraction de richesse.

Or, voyons un exemple avec Trainline, un vendeur de billets de rail en-ligne. Vous
achetez un billet, et vous charge en sus une somme modique pour le service, disons
75 pences. À la sortie de votre compte en banque, ce 75p va faire une tournée financière extraordinaire. On commence avec, basé à Londres, Trainline.com Limited. 
pour ensuite se diriger vers une autre compagnie propriétaire de cette première, Trainline 
Holdings Limited. Cette compagnie appartient à une autre, qui à son tour appartient à 
une autre et ainsi de suite.


Ayant connu cinq compagnies ce brave petit 75p se dirige vers le paradis fiscal de 
Jersey, pour ensuite revenir à Londres, pour ensuite passer par cinq autres compagnies, 
et retourner à Jersey, puis au Luxembourg, un autre paradis fiscal. 
Encore plus haut, il passera trois ou plus compagnies impénétrables aux Iles Caïmans, 
pour enfin rejoindre une multitude d’autres petites ruisseaux et rivières se dirigent 
aux États-Unis où, 20 ou autres compagnies depuis le début, il se retrouve chez 
KKK, une énorme société d’investissement américaine.

De là, cela circule aux actionnaires de KKK, y compris les banques, fonds 
d’investissements et milliardaires. KKK possède en tout ou en partie au delà de 180 
sociétés bien réelles, y compris la compagnie de partage automobile Lyft, Sonos audio 
systems et Trainline. Mais couronnant ces 180 firmes réelles, KKK possède aussi au 
moins 4,000 entités corporatives, y compris plus de 800 dans les Ile Caïmans, des 
liens dans des serpentins affichant des noms particuliers à la finance, comme 
(dans le cas de Trainline) Trainline Junior Mezz Limited ou encore Victoria 
Investments Intermediate Holdco Limited.

Cette superstructure financière reste invisible, retenant de la richesse des services 
utiles et profitables de Trainline, toujours plus haut, plus loin, et délocalisée. Il n’y
a rien ici du moindrement illégal. À L’ère de la financiarisation, ceci représente
comment se font les choses de plus en plus.


2012 et Boris Johnson, alors maire de Londres, se tient debout
sous un parapluie près d’une route achalandée, masse de cheveux 
blonds au vent. ‘Une livre dépensée à Croydon apportera plus de valeur 
au pays, si nous faisons un calcul strictement utilitaire, qu’une livre 
dépensée à Strathclyde’, pouffa-t-il. ‘D’aurant plus que vous créerez  
des emplois et de la croissance à Strathclyde avec plus d’efficacité en 
investissant à Hackney ou Croydon ou autre section de Londres.

Nous revoilà dans l’idée que Londres, c’est l’engin-même de l’économie.
Aurait-il raison? Est-ce que gâter Croydon, Londres et le Sud-Est de l’Angleterre
serait le moyen de créer de la richesse qui s’étendra vers ‘Strathclyde’, l’Écosse et
les régions. Ou Londres serait-elle devenue le centre d’un mécanism
de financiarisation qui tire le pouvoir et l’argent des régions périphériques. 
Peut-on miser sur une cité de Londres sur-dimensionnée et le reste de la 
Grande-Bretagne dans une prospérité harmonieuse? Ou, la condition de 
la prospérité des régions serait-elle une cité de Londres plus humble? 
Nous cernons peut-être la question économique centrale de notre époque. 
Une question, au final, plus importante que le Brexit.

Une partie de la réponse se trouve dans des recherches nouvellement publiées;
on y suggère que le pouvoir de la finance Londonienne fait mal à la 
Grande-Bretagne, à la hauteur de 4.5 trillions de livres.

Mais regardons de plus près. Si M. Johnson s’imagine que l’argent a
crrue à ‘Strathclyde’ (région administrative de l’Écosse, récemment abolie) 
depuis Croydon, il pourrait méditer le cas de la Strathclyde Police Training and 
Recruitement Center, construite par la société Balfour Beatty et ouverte en 
2002 sous une aujourd’hui notoire initiative de financement privée. Sous les t
ermes de la PFI, plutôt que de voir les gouvernements construire et payer pour 
des projets tels des écoles ou hôpitaux directement, on demande à des sociétés 
privées d’emprunter l’argent à la Cité afin de financer la construction, quitte à 
voir le gouvernement payer la société sur, disons, 25 ans, avec intérêts et autres 
primes. (Certaine critiques ont pu y voir un moyen pour des gouvernements 
successifs de dissimuler leurs emprunts et dépenses véritables, en passant le 
tout par des firmes privées.)

Le dit site d’entraînement ( devenu simplement Police Scotland Training Center)
se voit chapeauté d’une broderie corporative presque aussi complexe que 
celle deTrainline. Les paiements PFI passent du gouvernement vers un special 
purpose vehicle (SPV) Strathclyde Limited Partnership pour ensuite circuler vers
 une dizaine de compagnies ou sociétés partenaires, vers une société sur Guernsey 
International Public Partnerships Limited(INPP), pour poursuivre au travers de
sociétés à actionnariat, partenariat, arrangements bancaires et d’emprunt, et
avocats et comptables à honoraires en chemin, vers d’autres gens et sociétés à 
Londres, en Afrique du Sud,à New York, au Texas, vers Jersey, Munich, en 
Ontario et autres destinations. Le cheminement reste complexe mais l’idée est 
assez claire. L’argent passe depuis des budgets de la police en Écosse, par des 
routes financières vers la Cité, certains quartiers riches de Londres et du Sud-Est 
et destinations délocalisées. Sur le parcours, des profits seront réalisés et distribués, 
sans toutefois payer d’impôts.

Mais la question s’avère plus importante que l’impôt manquant. Les chiffres du 
gouvernement montrent que là où le centre coûte 17-18 millions à construire, le 
débit des paiements vers le consortium du PFI va se chiffrer à 112 millions entre 
2001 et 2026, plus que six fois la somme d’origine, et vastement plus que si le 
gouvernement avait emprunté cette somme directement et payé Balfour Beaty sans 
intermédiaire pour le construire. Ceci s’insère dans un patron plus large. Les quelques 
700 projets PFI en Grande-Bretagne se chiffraient à un capital de moins de 59.1 milliards 
en 2017, mais les contribuables vont finalement les payer plus de 308 milliards, bien 
plus de cinq fois la somme. Le PFI revient à un cadeau pour la Cité qui aura pour 
résultat, au dire acide de l’expertise sur le PFI d’Allyson Pollock, ‘un hôpital qui en 
coûte deux’.

Je me suis penché sur le cas de plusieurs structures corporatives de PFI: chacun
jouit d’une architecture financière pareillement alambiquée, et chacun se traduit par 
une pluie de paiements de régions de Grande-Bretagne (y compris les parties pauvres 
de Londres) vers ce point financier sur le centre de Londres, outre-mer et délocalisé. 
Et le PFI n’est qu’une partie de l’histoire. Environ 240 milliards, un tiers du budget 
annuel du gouvernement du Royaume-Uni, passe actuellement pour des services 
publics payés par les contribuables mais gérés par le privé, pour la plupart par le 
biais de pipelines Londoniennes financiarisées de façon similaire.

On tire l’évidence que, l’image de M. Johnson d’argent allant de Croydon vers 
Strathclyde propose l’inverse de la réalité. Nous avons ici des exemples de ce 
que la regrettée géographe Doreen Massey nommait ‘relation de colonisation’ 
entre certaines parties de Londres et le reste du pays. Pour bien visualiser ce qui 
se passe, j’aime bien imaginer de vieux monsieurs  à l’ancienne munis d’aspirateurs 
complexes façon Heath-Robinson assis sur l’économie, à aspirer des sous, notes et 
redevances des poches de ceux en-dessous: les travailleurs et clients de foyers 
privés, les centres d’orientation pour victimes d’abus sexuels, les écoles, les 
hôpitaux, les prisons - sans oublier, bien sûr, ceux d’entre nous qui doivent payer 
des hypothèques sur des maisons plutôt chères. Nous sommes tous inconsciemment 
à payer redevance à cette immense, invisible, machine extractive.

Cela demeure vrai, qu’un morceau de l’argent de la Cité provient d’outre-mer, 
donc pas de la Grande-Bretagne. Au moins là il y a bénéfice, non? Pas du tout. La 
valeur centrale de la finance pour notre économie ne dépend pas des emplois ou 
milliardaires créés, mais des services rendus. Faire enter d’énormes quantités de 
richesse d’outre-mer ne dote aucun service à l’économie - mais sert bien à grossir 
le pouvoir et la richesse du secteur financier, contribuant ainsi à la fuite des cerveaux,
 aux crises économiques, aux crises de productivité, aux attitudes de prédation, au prêt 
mal-dirigé et aux inégalités qui en découlent. Les bras ouverts que nous proférons à 
l’argent sale de la planète ajoute corruption à notre vie politique, gonfle nos marchés 
immobiliers, pénalise les jeunes, les pauvres, les faibles. Tout cela aggrave la 
malédiction financière.

La finance fait office d’une énorme machine de triage, nous rangeant entre les 
gagnants du délocalisé et les perdants du local. Mais elle opère aussi un tri pour 
le profil racial, le genre, le handicap et la vulnérabilité - retirant la valeur de ceux 
qui endurent des baisses de services publics ou salaires, et de groupes comprenant 
de façon disproportionnée des femmes, des non-blancs, des vieux et des vulnérables 
de toute sorte - pour la remettre à la Cité. Et c’est même un triage générationel,
puisque le PFI, les profits bancaires ombrageux à haut risque et les jeux 
financiarisés permettent aux gagnants de s’amuser aujourd’hui, et d’envoyer 
la facture à nos enfants.

La marée invisible d’argent coule constamment à partir des épuisés, des masses 
vulnérables de la Grande Bretagne, par ces invisibles filets vers un nombre assez 
restraint d’hommes blancs Européens ou Nord Américains situés à Mayfair, Chelsea, 
Jersey, Genève, les îles Caïmans ou New York. Voilà la malédiction financière en action.
Qui se plaindrait d'en faire partie?



Pourquoi nous retrouvons-nous impuissants vis-à-vis du pouvoir écrasant de la 
finance? Pourquoi la protestation reste-t-elle si en sourdine? Pourquoi peinons-nous
à taxer, règlementer ou policer les institutions de la Cité de façon adéquate?

Nous ne pouvons pas, et ne le faisons pas, non seulement par le pouvoir de 
l’argent de la Cité qui circule, mais aussi à cause d’une idéologie qui nous 
aveugle à penser que nous devons rester ‘compétitifs’. La Cité doit affronter 
d’autres centres financiers de par le monde, on nous implore, et si nous voulons 
garder notre place, il est important de ne pas retenir les choses par le règlementation, 
des pratiques policières ineptes, ou des taux d’imposition désobligeants. Sinon, 
tout cet argent risque de s’envoler vers Genève ou Hong Kong. Et post Brexit, 
il sera encore plus urgent de pomper la compétitivité.

‘Nous devons rester compétitifs’ - belle phrase, n’est-ce pas? Tony Blair a fait hommage
à ce concept, même avant avoir réprimandé la Financial Services Authority en 2005, 
nous indiquant que cette dernière faisiait figure de ‘terriblement gênante pour les 
affaires efficientes de la part de compagnies tout-à-fait respectables n’ayant jamais fraudé quiconque’. David Cameron a plié  devant l’agenda compétitif en déclarant ‘Nous sommes aujourd’hui dans une course globale...Sink or swim. On avance sinon on recule.' 
Theresa May y a mis du sien en déclarant le mois dernier que la Grande-Bretagne 
serait ‘sans équivoque dans le coin du business’ avec le taux d’imposition le plus 
favorables des pays du G20.

Plusieurs en Grande-Bretagne, c’est vrai, expriment une certaine ambiguité sur la
question. Ils s’inquiètent, à juste titre, que la Cité fait office de centre global de 
blanchiment d’argent, nuisant à d’autres nations, mais (on se le dit tout bas) 
c’est quand même bien tout cet argent et ces oligarques parmi nous. il faut choisir,
pensent-ils, entre la bonne action et conserver notre prospérité. Certains se rendent
bien compte que si d’autres pays acceptent l’agenda compétitif, on court vers le bas,
avec une dégringolade de taxes toujours plus basses sur les corporations, une 
reglementation plus laxe, plus d’opacité, moins de controle sur le crime dans la finance 
et ainsi de suite. La seule solution de cette course vers le bas, ils se doivent de
conclure, serait une entente d’armistice multilatérale entre pays de co-opération et 
collaboration à ne plus faire ce genre de chose. Mais c’est un peu vouloir tasser 
des écureuils sur une trampoline: chaque pays veut le dessus, et il y aura donc 
toujours tricherie. D’autant plus qu’il serait difficile d’alerter l’électorat sur ce 
genre de truc complexe, et insaisissablement global. Bref, résignés, nous devons 
rester dans cette course vers le bas.

Et bien voilà une grande bonne nouvelle: ces gens ont tort. L’agenda compétitif, 
nous poussant dans cette course, n’a pas de sens et repose sur des failles de raisonnement élémentaires, de hypothèses sans fondement et de la confusion. Et ceci pour de simples 
raisons. En premier lieu, les économies, systèmes d’imposition et villes ne 
ressemblent aucunement à des compagnies, et il serait abusif de parler de compétition.
Pour s’en convaincre, méditons une compagnie en faillite telle Carillon, et un état 
en faillite, la Syrie. Plus pertinemment, la malédiction financière nous apprend 
que si trop de finance s’avère néfaste pour l’économie, en rajouter par le biais 
de l’agenda compétitif ne fera pas mieux.

Le fond du problème revient à un sophisme de composition, par lequel le sort
de nos grosses compagnies ou banques servent de marqueur pour l’économie.
Si HSBC our RBS deviennent plus compétitifs globalement, on se dit, la 
Grande-Bretagne le sera aussi. Mais dans la mesure où leurs profits se réalisent 
aux dépends d’autres secteurs de l’économie britannique, leur succès fait plus 
de mal que de bien.

Pour y voir plus clair, considérons des baisses d’imposition aux corporations. 
Depuis huit ans, la Grande-Bretagne a vu son taux d’imposition principal sur 
les corporations baisser de de 28% à 20%, avec un recul des revenus de plus 
de 16 milliards. Theresa May veut aller encore plus loin, un brin d’élixir 
magique pour business afin de redresser le chaos du Brexit.

Que pourrait faire la Grande-Bretagne avec 16 milliards? Nous pourrions en s
imultané gérer neuf universités d’Oxford, doubler les effectifs de la British Financial 
Conduct Authority, tripler les ressources à la cyber-sécurité, et doubler le nombre 
d’employés du HMRC, le service de taxation. Ou encore diriger un demi-millions 
d’enfants vers Eton chaque année, s’il était possible d’y pourvoir. Ce sacrifice 
rend-il la taxation britannique, ou la Grande-Bretagne, plus compétitif? Et bien non!

Le baisse de taxes sont des bonbons que nous offrons aux financiers et 
multinationales mobiles. L’argument reste vrai tout autant pour d’autres 
secteurs. Une meilleure gestion financière porte fruit, et nous débarrasse de 
prédateurs voleurs de richesse. C’est du gagnant-gagnant. Il n’y a pas de choix 
déchirant.

De simple mots tel compétitivité et connexes (l’épouvantable UK Plc) sont mis 
de l’avant pour leurrer des millions de contribuables à penser qu’il ressort de leur 
intérêt de donner des avantages - coupure de la taxation, dérèglementation financière, 
tolérance des monopoles, indifférence à la criminalité - au profit de large 
multinationales et institutions financières. Nous sommes toujours au bord du 
gouffre, nous apprend-on: tout cet investissement peut facilement disparaître 
à moins que nous coupions dans les taxes et la règlementation. Et tout de suite, 
je vous dis.

Mais ceci reste trompeur. Les grosses banques et multinationales financiarisées 
nous disent vouloir des coupures dans la taxation: bien sûr, tout comme les enfants 
aiment la crème glacée. Mais dans étude sur étude, les businessmen nous apprennent 
que lors d’une décision sur où investir, ils cherchent l’état de droit, une main 
d’oeuvre en santé et éduquée, de l’infrastructure, des marchés prospères et assoiffés, 
de bons intrants et chaînes d’approvisionnement et la stabilité économique. Et cela 
requiert des revenus d’impôts. Des taxes de bas niveau ne sont que cinquième, sixième 
ou septième sur la liste des souhaits. Au dire de l’investisseur américain Warren Buffett:
‘Je travaille avec les investisseurs depuis soixante ans et je n’ai jamais vu[...] un recul 
face à un investissement sensé par peur de la taxe sur un gain.’

Nous avons besoin d’investissement qui prenne racine dans l’économie locale,
créant des emplois, du savoir et un engagement à long terme, où les cadres envoient
leurs enfants dans les écoles locales et l’entreprise s’insère dans un écosystème 
d’approvisionnement local. Voilà l’oeuf doré, et si un investissement se voit bien 
entouré, une petite odeur de taxation ne fera peur à personne (sauf peut-être pour l
e Brexit). Tout investisseur plus sensible à la taxation, quasiment par définition,
 aura des racines peu profondes. Les taxes auront tendance à décourager 
l’investisseur volage, prédateur et plus financiarisé, emmenant moins d’emplois 
locaux et liens dans le milieu, car des taxes plus élevées sur les corporations paient 
pour ce qui attire: des routes, de la police, de la justice, et le travailleur en santé et 
éduqué. Pour assurer sa prospérité, la Grande-Bretagne devrait augmenter la 
taxe réelle sur les corporations, du moins pour la finance et les grosses multinationales.

On pourrait aussi aller plus loin et avancer que le meilleur moyen de devenir 
plus compétitif serait pour un pays d’investir et d’améliorer l’éducation et 
l’infrastructure, controler les fuites dangereuses de capital aux frontières, 
gérer le taux de change, et cibler les politiques industrielles avec soin pour 
soigner des écosystèmes économiques domestiques productifs. On pourrait 
insister  que quelque chose se nommant ‘compétitivité nationale’ doive passer 
le test de la productivité, des bons emplois et d’une hausse générale du standard 
de vie. Il y a bien des arguments percutants dans cette direction.

      
Mais ce ne sont pas là les images que les M./Me Blair, Cameron, May, Trump 
et autres chefs imbus de la finance proposent. Leur agenda de compétitivité 
porte sur la poursuite du capital global et sans attaches dans un monde 
horriblement brutal. Donnons aux banques et multinationales ce qu’elles désirent, 
faisons les aveugles quand on se comporte mal, tout ceci dans un espoir vide et 
pathétique qu’ils ne partiront pas.

Un pays engagé dans la course vers le bas aura aussi besoin de comprendre
que la course ne s’arrêtera pas avec des taux de cotisation à zéro. il n’y a,
littéralement, pas de limite sur ce que les joueurs corporatifs et autres riches 
peuvent demander dans une transaction sur nos taxes. Éliminer leurs taxes, 
acquiescer à leurs autres demandes, et ils vous en redemanderont, comme la 
brute de la cours de récrée. Et pourquoi pas?

Pourtant votre service de lave-auto local, votre barbier, et le dernier marchant 
de fruits et légume de votre rut ne peuvent avec crédibilité s’enfuir vers 
Monaco si leur taux d’imposition dérange, ou s’ils n’aiment pas le règlement 
hygiénique. L’agenda reste à l’avantage du gros joueur avec ses privilèges, 
laissant au petits la tâche de payer le plein prix de la civilisation - plus une 
surcharge pour couvrir les membres mobiles de la classe des milliardaires qui 
refusent. L’agenda déplace la richesse systématiquement vers le haut et les riches
 à partir des pauvres, à la distorsion de l’économie, pour une réduction de la 
croissance et un effritement de nos démocraties. C’est toujours
mauvais.

L’agenda de compétitivité en revient à une arnaque en faveur du milliardaire. La
majorité des économistes sont de cet avis. ‘Si nous réussissons à donner aux
étudiants du premier grade un frisson d’horreur àl a mention de la compétitivité, 
nous aurons rendu service à la nation’ remarquait l’économiste Américain Paul Krugman 
dans une communication de 1993. ‘Un gouvernement à la poursuite de l’idéologie de la compétitivité,’ il ajouta plus tard, ‘ne fera de meilleure politique économique qu’un 
gouvernement créationiste ne fera de saine politique sur la science.’

Nous percevons maintenant l’agenda de compétitivité en maison de carte à jouer, prête
à basculer. Si nous laissons tomber, nous pouvons échapper à la malédiction de la finance. 
C’est d’ailleurs assez simple. Dans un film de 1983 intitulé War Games, un
roué de l’informatique s’introduit dans le super-ordinateur du Département de la Défense 
des ÉUs et se voit forcer de jouer à un jeu intitulé Global Thermonuclear War. 
Le jeu vient à s’emparer du réel et la machine revoit des milliers de scénarios 
avant de conclure: ‘Quel jeu étrange. La seule façon de gagner est de ne pas jouer.’ 
La Grande-Bretagne se trouve dans la même position. En encourageant cette course 
‘compétitive’ globale nous n’avons pas tout simplement appauvri les autres - nous 
nous sommes appauvri de même. Nous pouvons, et devons, simplement quitter la 
course, de manière unilatérale. Ce dernier mot, unilatéral, contient la clé. Nous devons 
tout simplement nous arrêter. C’est une course pour perdants.

Aucun besoin de s’agenouiller devant les demandes des monopoles, oligarques
étrangers, opérateurs de paradis fiscaux, gros-bonnets de la finance privées, banques 
trop importantes pour la justice, ou petits malins des PFI. Nous pouvons taxer, 
réglementer et soutenir une police du secteur financier comme il se doit. Une 
coordination et coopération globale seraient de mise, mais nul besoin d’attendre. 
Et en renforçant l’intérêt national, il devient possible de mobiliser le public le 
plus important, et mettre la finance à sa place: au service des Britanniques, et non en maître.

Tiré de The Finance Curse: How Global Finance is Making Us All Poorer, de Nicholas
 Shaxson, publication le 11 octobre.           


mercredi 3 octobre 2018

NON

Si jamais on vous demande si vous êtes un habitué
du pot à la frontière américaine, il vaut mieux dire NON!

https://www.huffingtonpost.ca/2018/10/02/canada-marijuana-us-border_a_23517942/?utm_hp_ref=ca-homepage