Aurora a toujours été une ville quelque peu rébarbative -
constatation que je me permets parce que c'est là que je suis né.
C'est la plus grande banlieue du Colorado mais c'est le destin d'une
banlieue de rester dans l'ombre. Ses équipes sportives portent Denver
sur leur chandail, l'aéroport (Plus près d'Aurora) est celuie de Denver.
Un de ses maires a déjà prédit qu'un jour la région porterait le nom
de Aurora-Denver. Tout comme Minnapolis-St-Paul, ou encore
Dallas-Fort Worth. Et la plupart les gens roulèrent des yeux.
Mais aujourd'hui Aurora devient une rubrique internationale. Le mall
où j'ai vécu mes années de rat-de-mall adolescentes se retrouve sur l'écran
de télévision mondial, et un groupe de repoters venus de tous les coins de la
planète s'assemble dans mon high school pas loin d'une horrible scène de carnage.
James Holmes,24, s'est présenté à la représentation de minuit du dernier
Batman and a blessé 71 personnes, dont 12 à mort.
On peut s'imaginer les victimes appartenant à toutes les races
et arborant toute la palette de teintes de peau, Car Auora est un
melting pot. Oubliez la vieille banlieue blanche, télévisée familiale.
C'était là l'Aurora de 1961, sans doute, l'année où j'ai fait grimper
les chiffres de population de 1. Nous habitions une petite maison papier-
mâché d'après-guerre, construite en masse avec tranport trolley pour les papas.
Le mot d'ordre actuel est diversité: 60% blanc, 28% latino, 16% noir, 5%
asiatique. Cela ne vaut pas 100%, vous me dites. C'est tout le charme de
la diversité: plus en plus de gens ne sont d'aucune catégorie. Les écoles
d'Aurora accueillent des enfants venus de 125 pays parlant plus de 100 langues,
d'après le site web du district.
La grande constante de l'endroit est qu'Aurora a toujours
été une ville de travailleurs, un endroit où les quatiers
n'ont pas d'enclos et les terrains de golf, pour la plupart, ouverts à tous.
C'est un bon endroit pour y débuter.
Et aussi un bon endroit pour y trouver ces mythiques gens moyens dont
la classe politique parle toujours mais ne contacte que rarement. Aurora
est une ville à bascule dans un état qui l'est aussi, ayant voté et
pour George W. Bush et pour Barack Obama. J'ai le souvenir d'enfance que
les démocrates et les républicains se renconbtraient en caucus des deux
côtés d'une même rue, et on blaguait qu'il ferait mieux de tenir les
réunions entre les deux. Il est à parier le Président et son rival Mitt
Romney vont tous deux prendre très au sérieux le drame d'Aurora, et ce en
toute photogénie.
La démographie ne guarantit pas l'identité pour autant. Aurora n'en a pas.
Pour citer Gertude Stein, là n'est pas là. Aurora s'étend sur une plus
grande superficie que son fabuleux voisin Denver, mais n'a pas de centre.
Le centre-ville original est à l'abandon, et le dévelopement de la ville
a l'aspect d'une mare d'eau qui s'étend sans raison. L'hôtel de ville actuel
est situé de l'autre côté de la rue du cineplex mais la plupart des gens prendraient
leur voiture pour s'y rendre.
C'est un endroit bas sur l'extrémité ouest des hautes plaines arides;
ni les arbres ni les immeubles n'y sont élevés. Moins cher de construire à l'horizontal,
il y en tellement. Le côté glamour du Colorado, les spectaculaires montagnes
Rocheuses avec ski grand luxe et terminaux privés pour jets forment une vision
lointaine à l'horizon.
Il en est peut-être ainsi que l'industrie principale de cet endroit ignoré de tous ne
veuille se nommer. La position centrale d'Aurora, son élévation, et l'air
bien pur ont fait que le Pentagone y a construit de longue date, la capture radar.
Enfant je pouvais voir de ma chambre de mystérieuses et énormes balles de golfe
et m'imaginer des missiles Soviets à l'attaque. Aurora devait figurer
bien clairement sur les cartes du Kremlin au temps de la Guerre Froide.
Depuis 9/11, cette fonction s'est étendue, et la Buckley Air Force Base emploit au-delà
de 12 000 personnes à l'affut de satellites ennemis et drônes Predator et tous ces
trucs secrets. Les industries de la défense Raytheon et Northrup-Grumman en emploient
des milliers d'autres.
C'est bien dommage que munis de ces extraordinaires outils, qui permettent de voir
un homme marchant dans un désert du Yémen ou un campement-espion près du Khyber Pass
ne puisse localiser un individu en détresse mentale muni d'un arsenal
qui s'enlourdit pour prévenir un massacre dans le voisinage. Il y aurait plus de gens
bien en vie à Aurora aujourd'hui, et moins de famille en deuil. Et la ville que personne ne connait
serait toujours ignorée de tous, pas si mal, en occurence.
David von Drehle, Time U.S.
traduction GF
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