mercredi 30 mai 2012

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vendredi 11 mai 2012

dimanche 6 mai 2012

vendredi 4 mai 2012

Dossier The Gazette


source : Montreal Gazette, Karen Seidman
traduction : GrosseFille
LES ÉTUDIANTS ACCUMULENT LES DETTES
MONTRÉAL - Douze semaines de boycotts étudiants. Des douzaines de manifestations. 
Deux points de vue irréconciliables.
Quel gachis alors que la révolte des étudiants passe de l’hiver au printemps -
et menace de s’étendre à l’été si on ne trouve pas moyen de briser l’impasse
sur la hausse des frais de scolarité
Au coeur du conflit on retrouve quelque chose qui pré-occupe les étudiants de
toute la planète ces jours-ci: l’endettement pour les études dans une époque de
piètres chances d’emploi et diplômes sans valeur.
En témoigne des affrontements récents entre les étudiants et la police non 
seulement au Québec, mais au Chili, au Royaume-Uni, aux US, en Italie et
Nouvelle Zélande, pour une liste rapide.  On y mène des rassemblements et
manifs et ‘zombie flash mobs’ et kiss-ins - tous rendus possibles grâce aux
média sociaux, qui facilitent l’aspect logistique. Après l’hiver du Chili, le printemps
de l’Érable.
Les étudiants refusent tout compromis sauf pour l’essentiel de leur revendication:
un gel de frais de scolarité qui devrait, on l’espère bien, éviter le niveau de dettes
qui s’accumule aux US et même dans le reste du Canada. L’endettement étudiant
au Canada a atteint 15 milliards en 2010 - soit quatre ou cinq ans plus tôt que
prévu. Et ceci seulement à l’égard du gouvernement fédéral.
«On assiste à une montée sans relâche de l’endettement étudiant pour défrayer
la scolarité, qui augmente partout,» nous apprend Roxanne Dubois, portre-parole
nationale de la ‘Canadian Federation of Students’. Elle est d’avis que c’est un
mythe que les prêts étudiants soient équitables car un diplôme universitaire se
traduit par beaucoup d’argent.
«Dans les faits, la plupart seront rénumérés dans la moyenne,», affirme Dubois.
«Il semblerait que le gouvernement veuille faire porter le coût de l’éducation par
les étudiants - et au Québec, les étudiants résistent.»
Statistique Canada publiait une étude en 2010 nous apprenant  que 57% de
la classe de graduation 2005 avait des prêts étudiants, une augmentation
du 49% de 10 ans plus tôt.
Et de ceux-là, la proportion de ceux avec une dette de $25 000 et plus passait
à 27 pourcent en 2005 de 17 pourcent en 1995.
Pour l’instant, l’endettement moyen d’un étudiant Québecois à la graduation se
chiffre à $14 000, tandis que c’est de $20 000 à $30 000 pour le reste du pays.
Mais Alex Usher, président de la firme Torontoise  ‘Higher Education Strategy Associates» 
nous fait remarquer que la scolarité et l’endettement ne s’accordent
pas toujours. Les étudiants empruntent plus en Suède, là où l’éducation 
universitaire est gratuite, parce qu’il n’y a pas d’entrave au crédit.
«Ils sont libres d’emprunter à leur guise, et empruntent beaucoup», affirme Usher.
D’après lui, l’emprunt est efficace si l’on peut rembourser rapidement. Il n’y a pas
d’intérêt à payer pendant les études, mais ceci change rapidement après.
«C’est une aubaine en tant que prêt non sécurisé pour le taux,» déclare Usher.
«Mais c’est beaucoup plus dispendieux qu’une hypothèque.»
Globalement, dit-il, les étudiants Québecois jouissent d’une meilleure perspective
que ceux ailleurs au Canada dans la mesure que les prêts contiennent une plus
forte composante d’octroi ( qui n’est pas remboursé).
Mais il est bien d’accord que les étudiants Québecois ont une cause en ce qui concerne
la disponibilité des prêts, car la formule gouvernementale a pour conséquence que la
plupart des étudiants de premier cycle se voient dépendents et les parents mis à
contribution.
«Il est plus difficile d’obtenir un prêt au Québec qu’ailleurs», résume Usher.
«Mais quand vous y êtes, le jeu prêt-octroi est plus avantageux qu’ailleurs.»
L’offre des libéraux aux étudiants de la semaine dernière proposait aussi
de rendre le payment de la dette proportionnelle au revenu, ce qui semble
équitable. C’est faux, affirme Dubois.
«Voilà ce que l’on appelle ‘endetté à vie’, nous prévient-elle. «Les prêts liés au
revenu ne font pas le travail. C’est empirer la dette étudiante car la durée
augmente.»
Eric Martin, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques,
est d’accord. Cette offre serait un ‘cadeau empoisonné’ pour les raisons citées par Dubois.
 Il remarque que les prêts au Québec sont moins élévés qu’ailleurs au Canada,
parce que la scolarité a été moins élevée. Augmenter las scolarité fait monter l’endettement - 
ceci à un moment d’endettement record au Canada.
«Les étudiants savent bien que ceci n’augure rien de bon - mais nous sommes en
présence de deux points de vue, et je n’entrevois pas comment les réconcilier» dit-il.
«C’est une lutte sans issue; je pense vraiment qu’il n’y a qu’une élection pour trancher.»
Encore là, il y a des doutes car il considère la promesse du parti Québecois d’annuler
la hausse ‘du verbiage’ et ‘de la petite politique.’
«Pour la plupart, les politiques néo-libérales en place sont l’oeuvre du PQ,» nous
apprend-il.

mercredi 2 mai 2012